Le Parisien: «Je panique dès que j’entends un bruit d’ascenseur»
Excédés par les pannes à répétition des ascenseurs, les habitants de la Capsulerie ont organisé ce mercredi soir dans le quartier une réunion pour faire pression sur le bailleur.
Un samedi, 21 heures. Fatimatou monte dans l’ascenseur de son immeuble de 18 étages, situé dans le quartier de la Capsulerie à Bagnolet. Elle habite au 4e. Son mari et ses deux enfants l’attendent pour dîner. La cabine démarre normalement. Avant de s’emballer brutalement : « L’ascenseur est monté d’un coup, à une vitesse folle. Je me suis soulevée. Il y a eu un bruit terrible et de la fumée », confie ce mercredi Fatimatou, avant de s’effondrer en larmes. Les faits remontent au 3 juin. « L’ascenseur s’est mis en mode parachute en remontant au dernier niveau, suite à une anomalie importante sur une poulie », reconnaît Eddy Bordereau, le directeur du patrimoine de Logirep, le bailleur social de l’immeuble.
«Dites-moi que je suis bien vivante»
«Lorsqu’il s’est arrêté, ma tête a heurté le plafond, reprend Fatimatou. J’ai encore des douleurs dans le dos. Mon mari et des voisins m’ont aidée à sortir. En rentrant chez moi, j’ai demandé à mes enfants : Dites-moi que je suis bien vivante », raconte la mère de famille de 47 ans, qui compte déposer une plainte contre le bailleur. « Je panique dès que j’entends un bruit d’ascenseur», admet-elle.
Ce grave incident a été celui de trop pour les habitants du quartier, excédés par les pannes à répétition des ascenseurs depuis trois ans, dans les quatre immeubles gérés par Logirep. « Moi, j’habite au 9eétage. L’ascenseur est parfois en panne une semaine sur deux. Je suis obligée de monter les escaliers en portant mon fils de 7 mois, plus la poussette », peste Sarah.
400 000 euros investis pour moderniser les ascenseurs
Lors d’une réunion qui s’est tenue ce mercredi au café des familles, l’association de parents Ensemble pour les enfants de Bagnolet (E.E.B) exhorte les habitants à se mobiliser. « Il faut se prendre en main, il n’est par exemple pas normal de payer des charges d’ascenseurs quand ils ne fonctionnent pas », tonne la présidente de l’association, Fatima Ouassak.
Une délégation se rendra le 28 juillet à l’Agence départementale d’information sur le logement (Adil) à Montreuil pour porter un dossier contentieux devant le tribunal d’instance « et ainsi contraindre le bailleur à effectuer des réparations », prévient Anissa Baaziz, à l’origine de cette initiative.
Logirep rappelle que des travaux sont engagés depuis 2015. « Cela représente un investissement de 400 000 €. Depuis l’incident du 3 juin, toutes les poulies ont déjà été changées dans les quatre immeubles. La modernisation des appareils sera terminée fin 2017. Il y aura donc une nette amélioration des choses », promet Eddy Bordereau. Mais qui est encore trop lente au goût des riverains. Mercredi soir, un ascenseur se trouvait encore en panne.